Poz' tof et le grand air, direction la montagne
Les gens,
Lors des congés d'été, nous nous étions rendu plein d'espoir aux alentours d'Oloron-Sainte-Marie, dans le but de pêcher la fameuse rivière qui y coule . Les intempéries des premiers jours ayant rendu toute pêche impossible , nous décidions de profiter de l'occasion pour répondre à une sollicitation réccurente de l'ami Joël, gérant d'un camping sur les bords du Gave. Invitation à laquelle nous répondions toujours par la négative, La frénésie de pêche étant toujours la plus forte .
C'est donc avec plaisir que nous nous joignîmes à son petit groupe de campeurs pour une randonnée qui allait nous conduire au refuge de pombie. Refuge situé au pied du pic du Midi d'Ossau.
Arrivée au parking à 10h30 c'est sous un plafond nuageux, relativement bas que nous découvrons le site. Quelques bovins broutent ça et là et le plaisir de comtempler les premiers Crocus s'offre à nous...
Un vol d'oiseaux apparaît rapidement à basse altitude au dessus de nos têtes. Conséquence du plafond bas, ceux-ci se rapprochent de leurs visiteurs. Il n'est pas aisé, toutefois, au 105mm de distinguer à quelle famille ils appartiennent ...
Changement d'objectif rapide, passage au 300mm, nous voulons en avoir le coeur net, bien que nous ayons déja une petite idée . Les coupables sont vite identifiés ... Il ne fait aucun doute que nous sommes en présence de Vautour fauves ...
Il faut tout de même reconnaitre que nous sommes encore bas et qu'il serait bien plus plaisant de pouvoir leur tirer le portrait de manière plus serrée. Nous continuons donc notre ascension, laissant au loin, dans notre dos, l'ancien poste frontière du pourtalet.
Les bovins n'étant pas seuls locataires des lieux, nous croisons quelques équidés s'adonnant avec joie aux plaisirs gustatifs que leur procure l'herbe pure d'altitude.
Jeunes et moins jeunes se délectent ...
Quelques rapaces, sans doute las de virevolter , ont décidé de prendre quelques instants de repos non loin de nous. Nous arrivons maintenant à hauteur de vol...
Le plaisir de les voir évoluer, si près dans l'objectif, est un enchantement, c'est la première fois qu'il m'est donné de les voir en dehors d'un parc animalier à si courte distance ...
Les vols se succèdent...
Les différents passages permettent de se rapprocher encore ...
Les tourbillons cessant de temps à autres, nous continuons notre progression. La flore se diversifie le long de notre parcours et un bel iris violet ne tarde pas à devenir un prétexte à la réalisation de quelques "shoots" ...
Ca et là, quelques vautours continuent, sporadiquement, leurs farandoles autour de nous...
Nous sommes au coeur de l'été. Pourtant à mon grand étonnement, l'eau coule impétueuse et abondante, le long des pentes . Certains trouveront tout çela bien normal, mais pour le novice de haute montage que je suis, c'est une bonne surprise ...
Comme s'ils appréciaient notre compagnie , les rapaces on maintenant pris l'habitude de nous escorter tout au long de notre périple...
En contre-bas, une présence attire notre attention, des ovins se déplacent menés de "pattes de maître" par deux Border collies, sous l'oeil attentif de leur berger. Le travail de ces chiens est un étonnant spectacle et nous nous attardons les observer quelques minutes ...
Mais il ne faut pas trop s'attarder sur ce qu'il se passe en dessous, il est temps de repartir. Les nuagues commencent, peu à peu à se dissiper et bientôt nous pouvons déceler la présence de Jean-pierre , non loin de nous...
Nous arrivons proche du plafond nuageux et le vol des vautours ne s'est jamais si proche . Un réel plaisir pour le chasseur d'images . Le jeu des prises de vues permet de "shooter" ces superbes oiseaux sous tous les angles... vraiment tous les angles, si, si ...
Nous prenons vraiment de la hauteur et le poste fontière semble rétrécir à vue d'oeil...
Nous arrivons ensuite sur une crète où quelques bovidés nonchalants ont décidé de prendre un bain de soleil .
La vue, vraiment superbe, me donnera l'occasion de jouer en m'essayant à quelques clichés "cartes postales" , j'ai bien dit "en essayant" hein !!! ...
A cet endroit, un tour d'horizon nous permet d'admirer les quelques pics alentours qui retiennent encore un bonne partie des nuages matinaux...
La fatigue et le besoin de se rafraichir se faisant sentir pour certains , nous stoppons le "convoi". C'est à ce moment que la chance passe par là . Dévalant la pente, un lépidoptère blanchâtre (un papillon, quoi ... ) vient se poser à une dizaine de mètre ... Et si c'était un ... ???
Approche discrète et "shoot" ...
Un superbe Apollon me fait l'honneur de prendre la pose... le rêve ...
Après cette courte pause, nous voilà reparti, croisant sur notre chemin chardons bleu des alpes et petits torrents...
Les nuages disparaissent de plus en plus, nous donnant l'occasion d'apercevoir Jean, frère ainé de Pierre selon la légende ... Mais nous nous attarderons sur ce point en fin d'article ...
Le cadet, doux rêveur, a encore la tête dans les nuages ...
Enfin nous touchons au but. Il est environ 12h30 lorsque nous arrivons au lac de pombie. Le Pic du midi d'Ossau est maintenant bien visible, malgré quelques fins nuages récalcitrants . Le refuge situé à une vingtaine de mètres du lac, sur la droite, sera le théâtre de la pause casse-croûte...
Cette pause est une belle occasion de faire chauffer le déclencheur. Les plus téméraires s'adonnant à un rafraichissement pédestre dans les eaux fraiches du lac ...
Quelques vestiges de neiges hivernales,les névés, sont présents çà et là...
Il est mainteant 14h30 et les bains de pieds terminés, le chemin du retour nous attends, ...
Hasard du calendrier, notre randonnée à lieu le jour de ravitaillement du refuge. Les responsable du site nous demandent donc de patienter avant de repartir, afin qu'un Hélicoptère d' Héli Béarn effectue sa première rotation...
Il faut une sacrée dose de courage pour se tenir sous le chargement . Positionné sur un énorme rocher, dans l'axe de l'hélico à son arrivé, je n'en mene pas large lorsqu' il se met en stationnaire à une dizaine de mètres de moi, avant de s'éloigner un peu . Mais c'est la meilleure position pour faire de beaux clichés, cela aide ...
Les rotations s'enchainent et me donnent l'occasion, à l'image de la série de vautours , de "shooter" l'hélico sous tous les angles...
Mais bientôt, nous nous apercevons que le groupe, emmené par l'ami Joël, c'est .... fait la malle . Il est temps de repartir. Non sans prendre le temps de photographier cairns et cimes, après tout on est venu pour ça, non mais !!!
C'est vraiment mon jour de chance, durant la descente, un bref regard vers le ciel me permet de poser mes yeux sur ce qui ressemble à une rapace de grande taille... "Encore un vautour..." me dis-je. Mais à bien y regarder, la forme de la queue est différente . Je pense à un aigle et je saisi au mieux quelques clichés .
Mais le doute est là et c'est n'est qu'au retour au campement, en feuilletant mes bouquins, que je me rends compte qu'il s'agissait d'un jeune gypaète barbu ...
La forme caractéristique de la queue, la couleur sombre et les barbillons sous le bec... Le doute n'est pas permis ...
Cette rencontre passée, ayant encore pris du retard sur le groupe, nous décidons de descendre à la façon des trailers , en petite foulée . Cet exercice sympathique durera jusqu'à ce que nous recollions au peloton de tête. il est cependant recommandé d'être en bonne forme physique, les risques de chute n'étant pas exclus .
Une fois le groupe rejoint et dépassé , les clichés peuvent reprendre ...
Certains pics, tel des visages figés dans la pierre, semblent contempler les cieux ...
L'altitude décroissant, l'activité de la faune va grandissante . Nous croisons ici le bourdon s'adonnant aux plaisirs du butinage...
Non loin de là, un bien joli passereau sautant de rocher en rocher . Il semble que ce soit un Traquet Motteux fièrement perché sur son rocher , mais rien n'est sûr...
Nous continuons notre descente et arrivont bientôt sur le plateau, non loin du départ de la randonnée. Le petit cour d'eau serpentant sur ce plateau attire à lui nombre d'équidés et bovins assoifés ...
Puis laissons derrière nous, gites, animaux et pics, non sans saisir les derniers instants de cette agréable ballade .
Un dernier coups d'oeil vers les montagnes espagnoles et ...
Nous retrouvons les voitures pour prendre la direction des boutiques du col en vue d' un pot avec le groupe .
Après avoir échangé nos impressions sur la journée, nous prendrons la direction du camping pour un repos bien mérité .
Ainsi s'achève la journée, mais rendez-vous est pris avec Jean-pierre , avec qui nous avons programmé une nouvelle entrevue quelques jours plus tard ...
Mais ceci est une autre histoire...
Avant de nous quitter, revenons sur quelques points:
Le pic du midi d'Ossau:
Surnommé le Jean-Pierre , le pic du Midi d'Ossau est un sommet des Pyrénées-Atlantiques dont la forme caractéristique rappelle celle d'une dent. Son altitude est de 2 884 mètres. Il est situé en vallée d'Ossau dans le Haut-Béarn près du col du Pourtalet.
Le sommet est constitué par les restes d'une ancienne caldeira volcanique, soulevée par la suite lors de la formation des Pyrénées. Sa forme et son isolement le rendent particulièrement visible et reconnaissable depuis les plaines d'Aquitaine.
Il est l'emblème de la vallée d'Ossau, de Pau et de la section Paloise, principal club béarnais de rugby, ainsi que de nombreuses entreprises béarnaises l'ayant choisi pour réaliser un logo.
Il existe deux hypothèses reconnues concernant la toponymie du pic dont l'une fait référence à l'ours (Oso en espagnol) et l'autre, plus sérieuse, au cours d'eau. En effet, la montagne d'où semble provenir le gave d'Ossau a pris naturellement le nom de la vallée.
Le surnom de Jean-Pierre donné au pic à deux dents trouverait son origine dans les traditions béarnaises d'attribution des prénoms dans les familles. Les aînés étant prénommés jean et les cadets Pierre.
C'est sans doute un berger aspois qui réalise la première ascension du pic, vraisemblablement à la demande des géographes Reboul et Vidal, pour y construire une tourelle de triangulation : le 20 août 1787, Junker note ainsi qu'il a pu réaliser une visée sur le « signal du Pic du Midy ».
La première véritable ascension connue, car relatée par écrit, est celle effectuée par un touriste, Guillaume Delfau, le 2 octobre 1797. Il fut aidé en cela par son guide, Mathieu, un berger aspois qui raconta à M. Delfau l'ascension effectuée par un autre berger quelques années auparavant.
Pour plus d'infos sur ce pic: le pic du midi d'Ossau sur Wikipédia
Le Gypaète barbu:
Le gypaète barbu est le plus grand vautour de la faune européenne. La femelle est plus grande que le mâle.
Ses ailes larges et pointues et sa queue cunéiforme le rendent facilement identifiable.
Le bec est fort et puissant, aplati latéralement. La mandibule supérieure est très crochue.
Le gypaète barbu tient son nom des "mèches" de plumes naissant à la base des mandibules, et d'autres qui partent des joues et pendent de chaque côté du bec, en formant une curieuse barbiche noire. Les yeux sont jaunes, entourés d'un cercle oculaire d'un rouge intense.
Le gypaète barbu adulte a la tête couleur crème. Un masque noir entoure ses yeux. Les parties supérieures sont noirâtres. Les parties inférieures sont jaune-rosé avec des tons orangés. La gorge et le haut de la poitrine forment un collier incomplet rayé et tacheté de noir. Les pattes et les doigts sont gris, munis de fortes griffes noires.
Les immatures sont entièrement bruns, avec la tête noirâtre. Les yeux sont châtain, et contrastent avec la cornée rouge. Autour des yeux, la peau nue est gris bleuté. Il leur faudra 6 ans pour obtenir le plumage adulte.
On trouve le gypaète barbu dans les montagnes entrecoupées de précipices, de hauts plateaux et d'herbages. Il est présent dans les Pyrénées, les Alpes, les régions montagneuses d'Afrique du Nord. On le retrouve également en Asie, au Proche-Orient, en Iran et jusqu'en Chine.
Ce rapace majestueux vit généralement en couple, rarement en solitaire. Il vit toute l'année en haute montagne et ne déserte son territoire qu'en cas de grand froid et par manque de nourriture. Il le défend avec acharnement contre l'intrusion de ses congénères. Le gypaète barbu est peu agressif dans le périmètre du nid, et il poursuit rarement les oiseaux qui s'en approchent.
En plus de son goût pour les os qu'il avale directement car ils sont dissouts par les sucs digestifs, le gypaète barbu peut capturer des proies vivantes, comme de jeunes oiseaux de proie au nid. Il repère ses aliments en survolant son territoire en couple. Le gypaète barbu est sédentaire et reste sur son territoire toute l'année.
Il ne peut être confondu avec aucun autre rapace en vol. Il tournoie souvent avec les ailes horizontales. Il pratique rarement le vol battu, avec des mouvements lents, mais bien plus rapides que ceux des autres vautours.
Le gypaète barbu est l'un des rapaces les plus rares d'Europe. Dans les Pyrénées, le nombre de couple est passé de 61 à 101 entre 1995 et 2002, et l'évolution est également positive dans les Alpes, avec des programmes de réintroduction sur l'ensemble du massif.
Pour plus d'infos sur cet oiseau: le gypaète barbu sur www.oiseau.net
@ bientôt,
Jérôme